guêpier

guêpier [ gepje ] n. m.

• 1360; de guêpe

1 ♦ Passereau, plus petit que le merle et se nourrissant surtout d'abeilles et de guêpes. « étincelants guêpiers vert-émeraude » (A. Gide).

2 ♦ (1636; guespiere 1567) Nid de guêpes. Guêpier souterrain, aérien (cf. Essaim). — Société de guêpes vivant dans un même nid. Enfumer un guêpier.

♢ (1812) Fig. Position critique dans une affaire, ou parmi des personnes hostiles, nuisibles. Se fourrer, donner, tomber dans un guêpier. ⇒ piège. Quel guêpier !

● guêpier nom masculin (de guêpe) Nid papyracé construit par les guêpes, principalement en vue de l'élevage de leurs larves ; population de guêpes habitant le même nid. Position difficile, situation dangereuse dont on ne se tire pas sans dommage : Tomber, se fourrer dans un guêpier. Oiseau vivement coloré des régions chaudes de l'Ancien Monde qui se nourrit d'insectes, surtout de guêpes. ● guêpier (synonymes) nom masculin (de guêpe) Position difficile, situation dangereuse dont on ne se tire pas...

Synonymes :

- bourbier

- filet

- nasse

- pétrin

- piège

- souricière

- traquenard

guêpier

n. m.

d1./d ORNITH Oiseau du genre Merops, au bec arqué, long d'environ 25 cm, au plumage de couleurs vives, qui se nourrit d'hyménoptères (guêpes, abeilles) et aussi de libellules.

d2./d Nid de guêpes.

|| Fig. Se fourrer, tomber dans un guêpier: s'engager dans une mauvaise affaire.

⇒GUÊPIER, subst. masc.

A. — ENTOMOL. Nid de guêpes; p. méton. ensemble des guêpes vivant dans le nid. Ces constructions sont multiformes (...). Elles ont des alvéoles comme un guêpier, des tanières comme une ménagerie (HUGO, Travaill. mer, 1866, p. 277).

— Au fig.

1. Endroit bruyant, plein d'agitation. Tout ce monde [autour de M^me de Goethe] collabore et babille dans cette Babel, chacun dans sa langue (...). Partout ailleurs, c'eût été un affreux guêpier de bas-bleus (SAINTE-BEUVE, Nouv. lundis, t. 3, 1862, p. 283).

2. Endroit dangereux, situation complexe et délicate dont on arrive difficilement à sortir sans dommage. Synon. pétrin (fam.), piège, souricière, traquenard. Donner, tomber dans un guêpier. Ce n'est pas la peine de nous donner tant de mal pour tirer Albert du guêpier où il s'est fourré (CUREL, Nouv. idole, 1899, I, 1, p. 163).

B. — ORNITH. Passereau des régions chaudes, au large bec, aux pattes courtes et au plumage coloré, se nourrissant de guêpes et d'abeilles :

• Les tourterelles ne faisaient plus entendre leurs roucoulements passionnés, qui, dans la poésie arabe, sont l'image même du désir; les guêpiers à la gorge bleue et aux ailes bronzées ne s'abattaient plus par milliers dans les ramures...

THARAUD, Fête arabe, 1912, p. 126.

Prononc. et Orth. : [] ou [ge-]. Le timbre ouvert de la voyelle protonique a cependant moins de mal à se maintenir que dans d'autres mots grâce à l'infl. graph. de l'accent circonflexe. Le mot est ds Ac. 1762-1932. Étymol. et Hist. 1. 1376 gespier zool. (Les livres du Roy Modus et de la reine Ratio, éd. G. Tilander, 80, 77); 2. a) 1636 entomol. (MONET); b) 1775 fig. se fourrer la tête dans un guêpier « se trouver au milieu de gens qui cherchent à vous nuire » (BEAUMARCHAIS, Barbier, I, p. 556); 1812 guêpier « situation critique » (MOZIN-BIBER). Dér. de guêpe; suff. -ier; cf. au sens 2 l'a. prov. vespiar (ca 1490 ds LEVY (E.) Prov.). Fréq. abs. littér. : 54. Bbg. CHAUTARD (É). La Vie étrange de l'arg. Paris, 1931, p. 446.

guêpier [gepje] n. m.

ÉTYM. 1376, gespier; de guêpe.

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I Passereau syndactyle (Lévirostres, Méropidés) scientifiquement appelé Merops, plus petit que le merle et se nourrissant surtout d'abeilles et de guêpes. || Les guêpiers, oiseaux de couleurs vives et variées, habitent surtout les pays chauds. || Le guêpier commun, espèce européenne.

1 On compare le vol du guêpier à celui de l'hirondelle, avec qui il a plusieurs autres rapports (…) il ressemble aussi, à bien des égards, au martin-pêcheur, surtout par les belles couleurs de son plumage et la singulière conformation de ses pieds (…)

Buffon, Hist. nat. des oiseaux, Le guêpier.

2 Quantité d'oiseaux au bord du fleuve (…) aigles-pêcheurs, charognards, milans ( ?), étincelants guêpiers vert-émeraude (…)

Gide, Voyage au Congo, p. 193.

➪ tableau Noms d'oiseaux.

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II Plus cour.

1 (1636; guespière, 1567). Nid de guêpes, aérien ou souterrain, composé d'une enveloppe boursouflée et de rayons parallèles construits avec une matière cartonneuse. || Les rayons d'un guêpier sont formés d'alvéoles (cit. 1) hexagonales où les larves sont nourries de matières sucrées. — Par ext. Société de guêpes vivant dans un même nid. || Enfumer un guêpier.

3 Le cheval du drogman ayant mis le pied dans un guêpier, les guêpes se jetèrent sur lui (…)

Chateaubriand, Itinéraire…, III.

2 Fig. Position critique dans une affaire où l'on risque fort d'être dupé, ou parmi des gens qui cherchent à vous nuire. || Se fourrer, donner, tomber dans un guêpier. ⇒ Danger, piège. || Quel guêpier !

4 Ils étaient tous contre moi; je me suis fourré la tête dans un guêpier.

Beaumarchais, le Barbier de Séville, IV, 8 (1775).

5 (…) l'Empereur, sans le prévoir, court, sinon à un abîme, du moins à un guêpier, parce qu'il croit, à tort, « connaître » les prêtres d'Italie et de Rome (…)

Louis Madelin, Hist. du Consulat et de l'Empire, Vers l'Empire d'Occident, XII.

6 Et d'abord : ceci demeure commun au général de Gaulle et aux différents hommes d'État qui ont occupé avant lui le pouvoir : la constante pensée de sortir du guêpier algérien.

F. Mauriac, le Nouveau Bloc-notes 1958-1960, p. 325.

Encyclopédie Universelle. 2012.